IA & Data
Le New York Times monétise ses articles pour l’IA : Tournant majeur dans les médias face à l’IA : le New York Times a conclu un accord permettant à Amazon d’utiliser ses contenus journalistiques pour entraîner des modèles d’IA générative. Ce partenariat rompt avec la ligne dure qu’avait adoptée le quotidien américain, qui refusait jusqu’ici de « nourrir » ces IA et poursuivait même OpenAI en justice pour utilisation illégale de ses articles. Amazon obtient ainsi une mine de données de qualité pour améliorer Alexa et ses futurs assistants, tandis que le New York Times sécurise une nouvelle source de revenus dans un contexte de mutation numérique. L’accord s’inscrit dans une tendance plus large : ces derniers mois, de grands groupes de presse ont signé des deals similaires (News Corp avec OpenAI, Google avec l’Associated Press, Axel Springer avec Meta, etc.), cherchant à tirer profit de leurs archives face à la ruée vers l’IA. C’est un revirement notable pour le NYT, qui, après avoir longtemps dénoncé le pillage de ses contenus, choisit la voie de la coopération encadrée plutôt que l’affrontement juridique. Reste à voir si cette monétisation des données journalistiques deviendra un modèle courant, et comment elle influencera la qualité et la diversité de l’information à l’ère des IA.
Opera réinvente le navigateur à l’ère des agents IA : L’éditeur norvégien Opera a dévoilé Neon, un navigateur web nouvelle génération intégrant nativement des agents intelligents capables d’agir pour l’utilisateur. Loin du simple moteur de recherche, Neon se veut « agentique » : il peut comprendre des demandes complexes et exécuter des tâches de manière autonome, comme générer du code, écrire des rapports ou même concevoir des jeux, y compris en l’absence de connexion active de l’usager. Ce navigateur embarque en effet un moteur d’IA contextuel qui collabore avec des agents cloud, permettant par exemple de travailler sur plusieurs missions en parallèle pendant que l’utilisateur est hors-ligne – un concept inédit dans la navigation web grand public. Pour Opera, l’objectif est de transformer en profondeur l’expérience internet en offrant un véritable collègue numérique plutôt qu’un outil passif. Neon, qui sera proposé sous forme d’abonnement premium (à une date non encore annoncée), intègre par ailleurs des fonctionnalités similaires à Microsoft Copilot ou OpenAI Operator : une interface de chat pour interroger le web en langage naturel, et un orchestrateur d’actions web automatisées (remplir des formulaires, réserver des billets, etc.). Si le produit n’en est qu’à ses débuts (une liste d’attente est ouverte pour les testeurs), son annonce illustre la course à l’innovation autour des agents IA. Après les chatbots conversationnels, l’année 2025 voit émerger une nouvelle génération d’outils proactifs qui bousculent la frontière entre l’utilisateur et la machine. Reste à convaincre sur la fiabilité et la sécurité de ces agents omniprésents, avant que surfer sur le web en laissant une IA agir en notre nom devienne la norme.
Infrastructure IT
Nvidia : ventes record et écueil chinois : Le fabricant de processeurs graphiques Nvidia continue de surfer sur la vague de l’IA avec des résultats financiers hors norme. Au premier trimestre 2025 (FY2026), son chiffre d’affaires a atteint 44,1 milliards de dollars, en hausse de 69 % sur un an – du jamais vu pour l’entreprise. Cette explosion s’explique par la demande insatiable en puces spécialisées pour l’entraînement des IA génératives, Nvidia écoulant ses GPU haut de gamme aussi vite qu’ils sont produits. Cependant, ce triomphe s’est doublé d’un revers stratégique : les nouvelles restrictions américaines à l’exportation vers la Chine ont lourdement coûté à Nvidia. En avril, Washington a imposé une licence pour vendre les GPU H20 (successeurs des A100/H100) à Pékin, forçant Nvidia à comptabiliser une charge exceptionnelle de 4,5 milliards de dollars pour invendus et engagements d’achats, et à renoncer à 2,5 milliards de ventes potentielles supplémentaires au trimestre écoulé. Le CEO Jensen Huang a prévenu que le marché chinois, l’un des plus vastes pour l’IA mondiale, est désormais “effectivement fermé” aux produits Nvidia de dernière génération. Paradoxalement, cette situation pourrait jouer en faveur du géant : dès l’annonce de l’abrogation par l’administration Trump d’une autre règle restrictive visant les alliés (AI Diffusion Rule), Huang s’est félicité d’une approche moins rigide, arguant que brider les exportations nuit à l’industrie américaine elle-même. Quoi qu’il en soit, Nvidia reste en position de force : la pénurie mondiale de GPU d’IA lui assure des carnets de commande bien remplis, et la firme prépare déjà sa prochaine génération (Blackwell) pour satisfaire une demande planétaire que rien ne semble freiner – pas même les tensions géopolitiques. Les regards se tournent maintenant vers les initiatives alternatives (Chine, startups) qui tentent de combler ce vide en cas de décrochage durable de Nvidia du marché chinois.
Les États-Unis lancent un supercalculateur pour l’IA : Le département américain de l’Énergie a annoncé la construction de “Doudna”, un nouveau supercalculateur dédié à l’IA et au calcul intensif, qui sera hébergé au Lawrence Berkeley National Lab à l’horizon 2026. Confié aux technologies de Nvidia et Dell, ce mastodonte (baptisé en hommage à Jennifer Doudna, co-découvreuse de CRISPR) ambitionne une puissance dix fois supérieure à l’actuel supercalculateur Perlmutter du même centre. Surtout, son déploiement s’inscrit dans la volonté affichée de Washington de gagner la course mondiale de l’IA : “L’IA est le projet Manhattan de notre époque, et Doudna garantira aux scientifiques américains les outils pour l’emporter” a déclaré Chris Wright, le secrétaire à l’Énergie. Concrètement, Doudna bénéficiera des derniers GPU Nvidia optimisés pour l’IA et de serveurs Dell à refroidissement liquide, avec un réseau InfiniBand ultra-rapide – un concentré de pointe pour accélérer les recherches en physique, biologie ou énergie, tout en assoyant la domination technologique des États-Unis face à la Chine. L’initiative intervient alors que l’Europe aussi muscle son arsenal (HPC Jupiter en Allemagne, extension du Jean Zay en France) et que la compétition s’intensifie sur le terrain des infrastructures critiques. La puissance de calcul étant devenue une ressource stratégique, ce bras de fer technologique rappelle l’époque de la course à l’espace : chaque bloc entend disposer du plus performant “cerveau” électronique pour propulser ses avancées scientifiques et industrielles.
L’IA assoiffée en Europe : La ruée vers les data centers d’IA soulève un enjeu inattendu sur le Vieux Continent : la consommation d’eau. En 2024, les centres de données européens ont utilisé environ 62 millions de mètres cubes d’eau pour leur refroidissement – l’équivalent de 24 000 piscines olympiques. Or ces installations choisissent souvent des zones au climat sec (faible humidité, grands terrains disponibles), aggravant le stress hydrique de régions déjà en proie aux sécheresses. Un reportage de Politico met en lumière le cas de l’Aragon, en Espagne, où des fermes de serveurs s’implantent au milieu des vergers irrigués : les agriculteurs locaux, découvrant que ces “usines à IA” peuvent pomper des millions de litres par jour, s’inquiètent de voir l’or bleu capté par les géants du numérique. Partout en Europe, de l’Irlande à la Provence, des collectifs citoyens émergent pour demander des comptes aux investisseurs de l’ombre et aux autorités, parfois dans un vide réglementaire. Le paradoxe, c’est que l’UE pousse pour rivaliser dans l’IA tout en négligeant cet aspect vital : « Cette bataille pour l’eau se joue à travers l’Europe… compliquant les ambitions IA du bloc » note le rapport. Des chiffres illustrent l’urgence : la consommation d’eau de Microsoft a presque doublé entre 2020 et 2023 (8 millions de m³ annuels) ; Google investit dans des centres en Belgique où des étés entiers passent sans pluie. Face à cela, certaines autorités locales commencent à réagir – Barcelone a bloqué temporairement de nouveaux data centers, Dublin impose le recyclage des eaux usées – mais l’arsenal reste limité. La situation pose la question d’une IA durable : la puissance de calcul a un coût environnemental tangible, et l’Europe pourrait devoir arbitrer entre soif de compétitivité numérique et préservation de ses ressources vitales. Les prochains mois, marqués par la finalisation du Pacte vert et de l’AI Act, diront si ces préoccupations entrent dans la loi ou restent des appels d’alarme isolés.
Communs numériques
Reachy Mini, l’un des deux robots humanoïdes open source dévoilés par Hugging Face, ici présenté lors de VivaTech 2023 (design issu de Pollen Robotics). Les plans et logiciels de ces robots sont libres d’accès, pour éviter une « domination de quelques acteurs aux systèmes opaques », selon le cofondateur Clément Delangue.
Robots open source : Hugging Face se lance dans la robotique humanoïde : Connu pour sa plateforme communautaire d’IA, le français Hugging Face investit le domaine de la robotique open source. La startup a présenté deux robots humanoïdes, HopeJR (taille humaine, bipède à 66 degrés de liberté) et Reachy Mini (modèle de bureau expressif), qu’elle compte commercialiser à prix cassés – environ 3000 \$ pour le grand modèle. Leur particularité ? Ils sont entièrement ouverts : plans mécaniques, code source et schémas d’IA seront accessibles à tous, afin que développeurs et bricoleurs puissent les assembler, les modifier et les améliorer librement. « L’important, c’est qu’ils soient open source et abordables, pour que la robotique ne soit pas dominée par quelques grands acteurs aux systèmes opaques », explique Clément Delangue, CEO de Hugging Face. Cette initiative fait écho à une tendance de démocratisation de la robotique : alors que Tesla travaille sur son bot Optimus et que des startups comme Unitree en Chine sortent des androïdes, Hugging Face joue la carte de la collaboration communautaire. Le mouvement rappelle celui des logiciels libres : en libérant la conception des robots, l’entreprise espère stimuler l’innovation partagée et éviter un futur où seuls des géants privatiseraient l’“intelligence incarnée”. Les deux machines, développées avec la société bordelaise Pollen Robotics, n’en sont qu’au stade de prototypes (les premières unités devraient être expédiées d’ici fin 2025). Reste aussi à relever les défis de ces robots (autonomie énergétique, stabilité, sécurité). Néanmoins, en combinant IA générative et open hardware, Hugging Face trace une voie originale pour les communs numériques appliqués au monde physique – une vision où les robots du quotidien pourraient être aussi personnalisables et coopératifs que nos logiciels libres.
Le “communs” des données s’organise : Parallèlement aux initiatives open source, l’actualité montre que les contenus numériques deviennent un enjeu de négociation crucial avec l’essor de l’IA. La semaine écoulée, le New York Times a surpris en autorisant pour la première fois un acteur tech (Amazon) à exploiter ses articles pour entraîner des IA. Jusqu’ici, les créateurs – journalistes, artistes, codeurs – se plaignaient de voir leurs œuvres absorbées sans consentement par les modèles. On assiste désormais à l’émergence de nouvelles alliances : plutôt que de laisser le “commun” des données se faire piller, certains préfèrent monnayer l’accès à leurs trésors informationnels. D’autres, à l’image de SoundCloud (musique) ou Stack Overflow (code), ont dû clarifier leurs CGU pour protéger leurs contributeurs, face au bad buzz provoqué par la perspective d’entraînement sauvage d’IA sur leurs plateformes. Ces ajustements révèlent une prise de conscience : le capital data des communautés en ligne a une valeur, et son utilisation doit être contractualisée pour être acceptée. Reste un équilibre délicat à trouver entre ouverture et protection : comment préserver l’esprit des communs (échange libre de connaissances) tout en empêchant l’appropriation unilatérale par des IA privatives ? Les réponses se cherchent, entre licences innovantes, outils d’opt-out (voir l’initiative NoGPT pour les artistes) et, bientôt, des garde-fous légaux avec le AI Act européen qui pourrait imposer la transparence sur les jeux de données utilisés par les modèles. En 2025, le commun numérique n’est plus un gisement gratuit : c’est un patrimoine collectif qui s’organise pour dialoguer d’égal à égal avec l’industrie de l’IA.
Développement & Langages de programmation
Des agents IA au cœur du développement logiciel : Lors de sa conférence Build 2025, Microsoft a placé les développeurs face à une nouvelle ère : celle du “Web agentique ouvert”. L’idée ? Intégrer partout des agents IA collaboratifs pour assister et automatiser le travail de code. Concrètement, plusieurs annonces phares vont dans ce sens. D’abord, GitHub Copilot – l’assistant de code basé sur GPT-4 – évolue en agent asynchrone capable de prendre en charge des tâches de programmation complètes en autonomie. Microsoft a même choisi d’ouvrir le code de Copilot Chat dans Visual Studio Code, afin que la communauté puisse l’enrichir et l’adapter. Parallèlement, un nouveau projet open source nommé NLWeb a été présenté : il s’agit d’un protocole destiné à standardiser les interactions en langage naturel sur les sites web, un peu comme HTML l’a fait pour la mise en page. Avec NLWeb, n’importe quel site pourra offrir à ses visiteurs un agent conversationnel maison branché sur le modèle d’IA de son choix et ses données internes. L’ambition de Microsoft est de bâtir un écosystème où les IA de différents services communiquent entre elles pour exécuter des workflows complexes, orchestrés par des outils comme Azure AI Foundry. Pour les développeurs, ces nouveautés promettent un gain de productivité mais impliquent aussi de nouveaux paradigmes : codéployer du code et des agents, gérer des “coéquipiers” virtuels, veiller à la qualité logicielle dans des boucles automatiques. Microsoft n’est pas seul sur ce créneau : la communauté open source planche aussi sur des frameworks d’agents autonomes (ex : LangChain, AutoGPT), tandis que des concurrents comme Google ou AWS avancent leurs pions. À court terme, des fonctionnalités très concrètes vont faciliter la vie des codeurs : GitHub offrira bientôt un agent de relecture de code qui teste et corrige les pull requests la nuit, ou encore un assistant de déploiement qui adapte l’infrastructure en fonction du code produit. Ces annonces témoignent d’une convergence entre développement et IA : écrire un programme en 2025, ce n’est plus seulement taper du code, c’est aussi collaborer avec une intelligence artificielle tout au long du cycle de vie logiciel. Un changement culturel majeur se dessine dans les métiers du dev, avec l’espoir d’éliminer les tâches répétitives et les bugs basiques, pour laisser les humains se concentrer sur l’architecture, la créativité et l’éthique des systèmes construits.
La donnée, nerf de la guerre des projets IA : Une étude publiée par Fivetran jette une lumière crue sur les causes d’échec des déploiements d’IA en entreprise. Selon cette enquête menée auprès de 550 sociétés, 42 % des entreprises déclarent que plus de la moitié de leurs projets d’IA ont été retardés, sous-performants ou avortés à cause de problèmes de préparation des données. Autrement dit, malgré l’enthousiasme pour l’IA générative, l’étape ingrate de la gestion des données (nettoyage, centralisation, accès en temps réel) demeure le talon d’Achille des projets. Ce constat recoupe les prévisions de Gartner, qui estime que 30 % des initiatives d’IA générative pourraient échouer d’ici 2025 par manque de qualité des données, coûts mal anticipés ou objectifs flous. Conséquences concrètes : budget gaspillé, hausse des coûts opérationnels (constatée par 38 % des répondants) et perte de confiance des utilisateurs internes ou clients. Face à ce gâchis, les chefs de projet IT tirent la sonnette d’alarme : il faut consacrer autant d’énergie à l’ingénierie des données qu’au développement des modèles. L’étude Fivetran révèle par exemple que dans les entreprises les plus avancées, jusqu’à 80 % du temps des équipes data est englouti par la maintenance des pipelines et la mise en conformité, au détriment de l’innovation. Pour inverser la tendance, plusieurs pistes se dégagent : investir dans des outils d’intégration automatisée pour réduire les silos, adopter une architecture donnée mesh ou lakehouse plus flexible, renforcer la gouvernance et la qualité en amont… En somme, réussir un projet d’IA ne relève pas de la magie du deep learning, mais d’une discipline rigoureuse héritée du bon sens informatique : les données d’abord. À mesure que l’IA se banalise, cette approche “boring tech” pourrait bien distinguer les entreprises qui tirent de la valeur de l’IA de celles qui accumulent les PoC sans lendemain.
Carrière & Emploi IT
Départ d’une pionnière de l’IA chez Meta : Figure de proue de la recherche en intelligence artificielle, Joëlle Pineau a annoncé qu’elle quittait Meta (Facebook) fin mai, après huit années passées au sein du groupe. Cette Canadienne dirigeait depuis 2023 les équipes de FAIR (Fundamental AI Research) et avait contribué à des avancées majeures (de la plateforme PyTorch aux modèles LLaMA). Son départ – officialisé via un post LinkedIn – intervient alors que Meta accélère ses efforts en IA générative tout en restructurant ses unités de recherche. « Le monde change vite, la course à l’IA s’accélère, et alors que Meta entame un nouveau chapitre, il est temps de laisser la place à d’autres », a-t-elle écrit pour expliquer son choix. Ce mouvement s’inscrit dans un contexte de forte mobilité des talents de l’IA : les géants du secteur se livrent à une bataille acharnée pour recruter ou conserver les meilleurs profils. En l’espace de deux ans, Meta a vu partir plusieurs sommités de ses laboratoires (citons Yann LeCun restant le dernier “Turing Award” en poste). La trajectoire de Joëlle Pineau sera à suivre – certaines rumeurs la verraient prendre un rôle académique ou conseiller une startup – mais son départ symbolise l’équilibre délicat entre recherche fondamentale et déploiement industriel. Pour Meta, qui investit des milliards pour intégrer l’IA dans ses produits (Reels, chatbots, pub), c’est un défi de plus en termes de leadership scientifique. Plus largement, l’épisode reflète une tendance : face à l’essor des open labs et d’initiatives indépendantes, les chercheurs en IA cherchent du sens et de l’impact, quitte à s’émanciper des structures établies. Le marché de l’emploi en IA, déjà en tension, va continuer à se recomposer au gré de ces parcours d’exception.
Rebond de l’emploi tech dans la French Tech : Après un début d’année contrasté, les indicateurs repassent au vert pour l’emploi dans les startups françaises. Selon le baromètre Numeum, plus de 12 000 postes ont été créés de janvier à avril 2025 au sein de l’écosystème (+3,4 %), un rythme de croissance de l’emploi supérieur à celui de 2024. Signe encourageant, le mois d’avril a effacé le coup de frein observé en mars, retrouvant le niveau de dynamisme du début d’année. Cette performance s’explique par une forte réduction des suppressions de postes sur la période (-24 % en avril) combinée à des créations toujours soutenues. Autre enseignement : la décentralisation progressive des jobs tech. Si l’Île-de-France et la région lyonnaise dominent encore, de plus en plus de régions tirent leur épingle du jeu dans la French Tech, qu’il s’agisse de la côte d’Azur, de Nantes ou de Toulouse. Côté secteurs, le numérique (IT) reste le principal pourvoyeur d’emplois, avec une poussée remarquée des startups de la Greentech et de l’industrie, tandis que les technologies liées aux données et à l’IA sont particulièrement recherchées par les recruteurs. Ce rebond français intervient dans un contexte international plus nuancé : globalement, 2025 reste marquée par des réajustements de personnels dans les grandes entreprises tech (Microsoft a annoncé 6000 licenciements mi-mai, Panasonic supprime 10 000 postes dans le monde…) mais aussi par un redéploiement géographique des talents (New York attire toujours plus de travailleurs de la tech au détriment de San Francisco, comme le montraient les chiffres de 2023). La situation en France illustre en tout cas une certaine résilience de l’écosystème startup, porté par les besoins en transformation numérique et en innovation verte. Pour les professionnels de l’IT, ces tendances invitent à l’optimisme prudent : les opportunités repartent à la hausse, mais avec des exigences sans doute accrues sur les compétences (IA, cybersécurité, climat tech) et la capacité d’adaptation, dans un marché de l’emploi où la compétition reste globale.
Sources
- Tom Peete, « Le New York Times autorise Amazon à utiliser ses contenus pour développer ses IA », RTBF, 29 mai 2025.
- Jess Weatherbed, “Opera’s new AI browser promises to write code while you sleep”, The Verge, 28 mai 2025.
- Anton Shilov, “Nvidia posts record \$44 billion revenue, H20 export ban bites as gaming rises”, Tom’s Hardware, 29 mai 2025.
- Rebecca Szkutak, “Nvidia expects to lose billions in revenue due to H20 chip licensing requirements”, TechCrunch, 28 mai 2025.
- Alice Vitard, « Le ministère de l’Énergie américain dévoile son supercalculateur “Doudna” », Usine Digitale, 30 mai 2025.
- Louise Guillot et Victor Jack, “Artificial intelligence threatens to raid the water reserves of Europe’s driest regions”, Politico Europe, 28 mai 2025.
- Rebecca Szkutak, “Hugging Face unveils two new humanoid robots”, TechCrunch, 29 mai 2025.
- Tech Desk, “Hugging Face unveils new low-cost, ‘open-source’ humanoid robots to take on Tesla”, The Indian Express, 2 juin 2025.
- Jérôme Marin, « Build 2025 : Microsoft lâche une armée d’IA pour (vraiment) vous simplifier la vie », Clock IA (Avignon-et-Moi), 20 mai 2025.
- « Microsoft Build 2025 : L’ère des agents IA et le développement du web agentique ouvert », Microsoft News Center (Suisse), 19 mai 2025.
- « Près de 50% des projets d’IA échouent en raison d’une préparation insuffisante des données », Widoobiz, 26 mai 2025.
- Aliya Barnwell, “2025: L’IA sera à la croisée des chemins entre opportunités et défis”, Journal du Net, 27 mai 2025.
- Priyanka G., “Meta’s head of AI research to depart in May”, Reuters, 1ᵉʳ avril 2025.
- « La création d’emplois dans les startups en France reste soutenue sur les quatre premiers mois 2025 », communiqué Numeum, 21 mai 2025.
- Michael Grothaus, “Tech layoffs update May 2025: Panasonic, Match Group, CrowdStrike among latest to cut jobs”, Fast Company, 9 mai 2025.