DEVELOPPEMENT, REVUE DE PRESSE

Revue de presse Développements informatiques (1ᵉʳ – 7 mars 2025)

Évolutions des langages de programmation

Python – Python consolide sa position de langage incontournable tout en préparant sa prochaine version majeure. D’après l’indice TIOBE de février 2025, Python reste numéro 1 en popularité, malgré sa relative lenteur, grâce à sa simplicité et son adoption massive par les non-spécialistes du développement (TIOBE Index for February 2025: Top 10 Most Popular Programming Languages). En parallèle, les développeurs Python testent les avant-premières de Python 3.14 : la cinquième alpha publiée récemment introduit par exemple l’évaluation différée des annotations de type (PEP 649) et un interprète expérimental offrant de bien meilleures performances (Python Release Python 3.14.0a5 | Python.org). Ces nouveautés témoignent de la volonté d’améliorer la convivialité et les performances de Python, sans compromettre ce qui fait son succès (écosystème riche et courbe d’apprentissage rapide). Python continue donc d’évoluer pour satisfaire sa large communauté, tout en restant un « langage par défaut » selon le CEO de TIOBE.

Java (JDK) – L’écosystème Java est en effervescence avec l’arrivée imminente de Java 24 et la préparation de Java 25. Java 24 (JDK 24) a atteint le stade Release Candidate début mars et sa sortie finale est programmée pour le 18 mars 2025 (JDK 24 and JDK 25: What We Know So Far – InfoQ). Cette version intègre 24 nouvelles fonctionnalités couvrant les bibliothèques de base, le langage, la sécurité, la JVM (HotSpot) et les outils. Parmi les évolutions notables figurent la finalisation des Scoped Values (variables immuables partagées, en 4ᵉ aperçu) et diverses optimisations visant à moderniser la plateforme. Par ailleurs, la communauté OpenJDK a entériné des changements structurants, comme la suppression du support des architectures 32 bits x86 dès JDK 24 (Java News Roundup: Stable Values, Spring Modulith, Open Liberty, Quarkus, JReleaser, Gradle – InfoQ), signe d’un recentrage sur les environnements 64 bits modernes. Java 25 commence également à se dessiner : un JEP 502 « Stable Values » (constants calculés à l’exécution) a été proposé pour apporter plus de flexibilité aux constantes sans sacrifier performance ni sécurité. Ces orientations montrent qu’après presque 30 ans, Java continue d’évoluer activement pour rester performant et adapté aux besoins industriels actuels.

Rust – Le langage Rust confirme sa montée en puissance en 2025. La version stable Rust 1.85.0 est parue fin février, accompagnée de la stabilisation de l’édition 2024 du langage (Tux Machines — Rust 1.85.0 and Rust 2024). Cette édition 2024, qualifiée de « plus importante jamais publiée », introduit de nombreux changements garantissant toujours la compatibilité ascendante via le mécanisme d’éditions (Announcing Rust 1.85.0 and Rust 2024 | Rust Blog). Concrètement, Rust 1.85 apporte des améliorations de syntaxe (par ex. support des closures asynchrones) et stabilise plusieurs nouvelles API, tout en renforçant la sûreté du langage – par exemple, certains attributs unsafe doivent désormais être explicitement marqués comme tels, et les références à des variables static mut sont désormais interdites par défaut. L’ajout d’async closures et d’itérateurs pratiques sur les tuples facilite l’écriture de code concurrent efficace. Le fait marquant est l’activation de Rust 2024 par défaut, qui incorpore des règles plus strictes (gestion améliorée du mot-clé unsafe, portée des temporaires modifiée, etc.) pour renforcer la fiabilité du code. Ces évolutions confirment Rust comme un langage de plus en plus mature et production-ready, ce qui se traduit également par son gain de popularité auprès des développeurs. Rust, tout comme C++ ou Go, fait en effet partie des langages « rapides » dont l’adoption s’accélère car ils répondent aux besoins de performance de nombreux nouveaux projets.

Go – Le langage Go poursuit sur sa lancée en combinant performance et simplicité. La version Go 1.24 est sortie en février avec plusieurs améliorations notables (Go 1.24 Brings Generic Type Aliases, Weak Pointers, Improved Finalizers, and More – InfoQ). Go 1.24 introduit par exemple les alias de types génériques (possibilité de définir un alias sur un type paramétré) pour gagner en expressivité, les pointeurs faibles facilitant la gestion mémoire, ainsi que des finaliseurs de garbage collector améliorés. Sous le capot, le runtime Go gagne encore en efficacité, avec une accélération du traitement des maps, de l’allocation d’objets de petite taille et de la gestion des mutex. Ces optimisations confirment l’orientation de Go vers des performances accrues et un outillage robuste, très prisés pour le développement cloud et système. Dans la semaine du 4 mars, l’équipe a publié une mise à jour Go 1.24.1 pour corriger quelques bugs et combler des failles de sécurité (notamment dans le package net/http) (Release History – The Go Programming Language), témoignant de la réactivité autour de ce langage. Go consolide ainsi sa place dans le top 10 des langages, avec une popularité stable soutenue par ces évolutions techniques régulières (TIOBE Index for February 2025: Top 10 Most Popular Programming Languages).

JavaScript & TypeScript – L’écosystème des langages web n’est pas en reste, avec des évolutions à la fois du côté de JavaScript pur et de TypeScript. Microsoft a annoncé la sortie de TypeScript 5.8 fin février, une version majeure qui se focalise sur l’amélioration de l’intégration Node.js (JavaScript Weekly Issue 726: March 7, 2025). Parmi les nouveautés, TypeScript 5.8 permet d’utiliser require() pour importer des modules ES en mode NodeNext, propose un nouveau mode --module node18 pour cibler spécifiquement Node 18, et introduit un drapeau --erasableSyntaxOnly afin d’empêcher toute syntaxe TypeScript d’avoir un effet au runtime. Ces ajouts témoignent de la maturité croissante de TypeScript et de son adaptation aux besoins concrets des développeurs (maintenir la compatibilité avec les environnements Node LTS, fiabiliser le typage sans impacter l’exécution). Du côté JavaScript natif, le comité TC39 continue de plancher sur les futures propositions du langage, mais ce sont surtout les frameworks qui font l’actualité cette semaine-là. Le framework web Angular a publié sa version 19.2 (fin février) introduisant des APIs expérimentales pour la réactivité asynchrone, notamment httpResource et rxResource qui étendent le concept de signals d’Angular aux opérations de chargement de données (Angular 19.2 Is Now Available. And we’re back with Angular’s latest… | by Angular | Mar, 2025 | Angular Blog). L’idée est de simplifier la gestion des appels HTTP en les rendant réactifs par défaut, améliorant ainsi l’ergonomie du code côté front-end. Cette évolution d’Angular illustre la tendance des frameworks à intégrer plus profondément le Reactive Programming pour bâtir des applications web toujours plus dynamiques tout en restant performantes.

Avancées notables en développement logiciel

Nouveaux frameworks et outils front-end – La période a été marquée par l’arrivée d’un nouvel acteur dans le domaine des frameworks multiplateformes. ByteDance (TikTok) a lancé open source un framework nommé Lynx, présenté comme un potentiel « React Native killer ». Dévoilé officiellement le 5 mars, Lynx est une suite d’outils permettant de créer des applications mobiles et web natives en JavaScript, en s’appuyant sur une architecture modulaire inspirée de React Native et Flutter (ByteDance launches Lynx, a React Native killer from TikTok’s arsenal – Tech Startups). Particularité : Lynx intègre son propre moteur JavaScript (basé sur QuickJS) et capitalise sur Rust côté backend pour optimiser les performances. Le framework est déjà éprouvé en production, ByteDance l’ayant utilisé pour des fonctionnalités à fort trafic dans TikTok. L’objectif affiché est clair : offrir aux développeurs web un moyen de réutiliser leurs compétences en JS/CSS pour créer des interfaces natives haute performance sur Android, iOS et le Web, le tout à partir d’une base de code unifiée. Cette annonce s’inscrit dans une tendance où les grands acteurs du numérique ouvrent leurs outils internes, ce qui peut bousculer l’écosystème existant. Lynx va désormais rivaliser avec React Native, Flutter ou encore Ionic, et pourrait influencer le marché des frameworks hybrides si sa promesse de modularité et de performance se confirme. En parallèle, d’autres bibliothèques front-end évoluent : on note par exemple que Angular 19.2 (évoqué plus haut) poursuit l’enrichissement de son modèle réactif, et que Svelte ou Vue.js continuent d’affiner leurs prochaines versions (bilan dressé dans la mise à jour mensuelle de l’équipe Svelte (JavaScript Weekly Issue 726: March 7, 2025)). Ces innovations confirment l’effervescence permanente du développement front-end, avec une concurrence saine poussant vers des outils toujours plus performants et ergonomiques.

Écosystème Java et frameworks back-end – Dans le monde back-end et entreprise, plusieurs frameworks populaires ont connu des mises à jour. L’écosystème Spring, pilier du Java enterprise, a bénéficié d’évolutions au travers de Spring Modulith, un projet visant à structurer les applications monolithiques de façon modulaire. La version 1.4.0-M2 de Spring Modulith est sortie, accompagnée de correctifs 1.3.3 et 1.2.9 pour les branches stables (Java News Roundup: Stable Values, Spring Modulith, Open Liberty, Quarkus, JReleaser, Gradle – InfoQ). Ce module propose notamment de nouvelles classes utilitaires (ApplicationModuleIdentifiers, ApplicationModuleMetadata) pour mieux exposer la configuration modulaire d’une application Spring Boot, ainsi que la possibilité d’enregistrer un bean d’initialisation de module via ApplicationModulesExporter. L’objectif est de faciliter la création de monolithes modulaires, une approche architecturale hybride qui gagne en intérêt : elle combine la simplicité d’une application monolithique avec une structuration claire en composants faiblement couplés, ce qui améliore la maintenabilité et prépare une éventuelle transition vers des microservices. Du côté des microservices Java justement, le framework Quarkus (Red Hat) a publié sa version 3.19.0. Celle-ci apporte des améliorations telles que l’adoption par défaut d’images de base UBI 9 (pour uniformiser les déploiements Docker) et un pont de compatibilité entre la métrique Micrometer actuelle et le format OpenTelemetry. Signe des temps, Quarkus 3.19 intègre aussi le support anticipé de JEP 483 (Ahead-of-Time Class Loading & Linking) en préparation de Java 24, montrant comment l’écosystème se met en ordre de bataille pour exploiter les nouveautés de la JVM. Par ailleurs, l’équipe Quarkus a concentré ses efforts sur la sécurité : de nombreuses vulnérabilités (CVE) identifiées dans les versions précédentes ont été corrigées dans les patchs 3.19.1, 3.15.3.1 et 3.8.6.1. Par exemple, une faille critique de Netty permettant un crash natif via des paquets malveillants (SslHandler) a été éliminée, de même qu’un bug de fuite de paramètres pouvant impacter la confidentialité des requêtes REST concurrentes. Ces correctifs rapides illustrent l’importance accrue de la DevSecOps : les projets open source majeurs intègrent désormais la sécurité comme priorité absolue, déployant des mises à jour en un temps record pour protéger les applications en production.

Outils de développement et environnements – Les éditeurs d’environnements de développement (IDE) et d’outils de build continuent d’innover pour améliorer la productivité des développeurs. Chez JetBrains, la dernière version de l’IDE phare IntelliJ IDEA 2025.1 est entrée en bêta le 4 mars (IntelliJ IDEA 2025.1 Beta Is Out!  | The IntelliJ IDEA Blog). Les utilisateurs peuvent déjà tester des nouveautés axées sur l’expérience utilisateur, par exemple l’adoption des boîtes de dialogue de fichiers natives de Windows (pour une intégration plus fluide au système), l’affichage direct des détails de commit dans la fenêtre de comparaison de versions (diff), ou encore la possibilité de lancer des outils de vérification personnalisés avant chaque commit. Ces améliorations, certes incrémentales, simplifient le flux de travail et témoignent de l’attention portée aux retours de la communauté. Du côté de Microsoft, Visual Studio Code – l’éditeur de code le plus répandu – a livré sa mise à jour de février 2025 (v1.98) avec un fort accent sur l’intelligence artificielle embarquée (February 2025 (version 1.98)). Parmi les points marquants, VS Code introduit les Next Edit Suggestions (prédictions de la prochaine modification que le développeur pourrait effectuer) et un mode Copilot “Agent” (en préversion) où GitHub Copilot peut accomplir de manière autonome des tâches complètes sur demande. En d’autres termes, l’éditeur intègre un véritable assistant AI capable non seulement de suggérer du code, mais aussi d’agir pour réaliser des modifications plus élaborées. D’autres fonctionnalités améliorent encore l’intégration de Copilot, comme la recherche de fichiers pertinente en fonction du contexte de chat ou l’application automatisée de correctifs dans les notebooks Jupyter. Ces ajouts confirment la tendance de fond : les IDE deviennent de plus en plus « intelligents », exploitant l’IA générative pour accélérer les tâches répétitives ou assister les développeurs dans la résolution de problèmes, ce qui peut significativement accroître la productivité. Enfin, dans la catégorie outillage, signalons la sortie de Gradle 8.13.0, l’outil de build bien connu, qui apporte une petite révolution pour les projets polyglottes : un système d’auto-provisionnement du JDK. Gradle peut désormais télécharger automatiquement la version de JVM nécessaire à l’exécution du daemon de build, évitant aux développeurs d’installer manuellement la bonne version de Java (Java News Roundup: Stable Values, Spring Modulith, Open Liberty, Quarkus, JReleaser, Gradle – InfoQ). Cette fonctionnalité, ainsi que des améliorations de précision dans les rapports de tests (horodatage au milliseconde près), montre comment les outils de CI/CD et de build évoluent pour réduire les frictions et simplifier l’environnement de développement, contribuant là aussi à l’efficacité globale des équipes.

Tendances DevOps et méthodologies émergentes – Le début 2025 voit également des avancées dans le domaine DevOps, avec une attention particulière à la gestion des ressources cloud et à l’automatisation. Amazon Web Services a ainsi introduit en préversion une fonctionnalité attendue de longue date : la collecte automatique des ressources obsolètes dans l’AWS CDK (Cloud Development Kit). Concrètement, la commande cdk gc permet désormais de supprimer les assets (fichiers, images Docker, etc.) plus utilisés qui encombrent les buckets S3 et repositories ECR créés lors du déploiement d’infrastructures (AWS CDK Introduces Garbage Collection to Remove Outdated Assets – InfoQ). Cette garbage collection intégrée aide à contenir les coûts et à réduire la maintenance manuelle dans les projets IaC (Infrastructure as Code). Réclamée par la communauté depuis 2019, elle est disponible dès la version 2.165.0 du CDK. Les ingénieurs AWS expliquent qu’elle analysera les métadonnées de déploiement afin d’identifier en toute sécurité les données pouvant être purgées, évitant ainsi l’accumulation de ressources orphelines au fil des déploiements (Announcing CDK Garbage Collection | AWS DevOps & Developer Productivity Blog). Cette évolution s’inscrit dans une tendance plus large du Platform Engineering : fournir aux développeurs des plateformes et outils internes plus autonomes, capables de gérer intelligemment le cycle de vie des ressources (nettoyage, mises à jour, optimisation) sans intervention manuelle constante. En parallèle, les pratiques de GitOps (utilisation de Git comme source de vérité pour la prod) continuent de gagner du terrain, et s’accompagnent d’outils de plus en plus sophistiqués pour le déploiement continu. On assiste aussi à l’essor de l’AIOps – l’intégration de l’IA dans les opérations – afin d’analyser les métriques et événements systèmes en temps réel et d’anticiper les incidents. L’ensemble de ces évolutions méthodologiques vise à accroître l’automatisation et la fiabilité des pipelines de livraison logicielle. Elles répondent aux défis actuels des équipes IT : gérer des infrastructures toujours plus complexes (multi-cloud, microservices, edge computing) tout en garantissant sécurité et rapidité de déploiement.

Tendances marquantes et impact sur le secteur

Plusieurs tendances de fond se dégagent des actualités de cette semaine, laissant entrevoir leur impact sur le secteur informatique et le marché de l’emploi. D’abord, la polarisation des langages de programmation s’accentue : les langages optimisés pour la performance (C++, Rust, Go, mais aussi de plus récents comme Mojo ou Zig) gagnent en popularité pour répondre aux besoins de calcul intensif, de données massives et d’IA (TIOBE Index for February 2025: Top 10 Most Popular Programming Languages). Ce mouvement est visible dans les classements où ces langages « rapides » grignotent des places, Rust s’approchant du top 20 et Go consolidant sa place dans le top 10. Toutefois, cela ne détrône pas les langages généralistes dominants comme Python ou Java : Python reste plébiscité pour sa simplicité et son écosystème scientifique, et Java demeure un pilier en entreprise. On observe plutôt une diversification des compétences demandées : les équipes techniques cherchent à combiner des profils maîtrisant ces différents outils selon les projets. Sur le marché de l’emploi, cela se traduit par une forte demande aussi bien pour des développeurs Python/JS polyvalents que pour des spécialistes en Rust ou Go capables d’optimiser les infrastructures critiques. La montée de Rust, en particulier, se reflète dans des offres d’emploi en hausse dans des domaines comme la blockchain, la cybersécurité ou les logiciels système, où ses garanties de sûreté mémoire font la différence.

Ensuite, l’intégration de l’IA dans le développement logiciel transforme les pratiques et les besoins en compétences. L’année 2025 marque l’explosion des postes liés à l’IA : les offres d’emploi mentionnant des compétences en intelligence artificielle ont plus que doublé en un an (IT unemployment jumped in February despite AI hiring surge | CIO Dive). Les entreprises recherchent massivement des ingénieurs en apprentissage automatique, data scientists, prompt engineers, etc., pour tirer parti des modèles de génération de code ou d’aide à la décision. Selon les analyses, la demande pour des rôles dédiés à l’IA a bondi de +79 % en un an (février sur février). Même des postes traditionnellement non liés à l’IA commencent à exiger la maîtrise de ces outils : on attend par exemple des développeurs front-end qu’ils sachent exploiter Copilot ou des designers qu’ils connaissent les bases de GPT. Cette hybridation des compétences brouille les frontières et valorise les profils polyvalents. Les talents qui combinent expertise métier et AI deviennent très prisés, comme le souligne une étude : 48 % des DSI prévoient que recruter des développeurs qualifiés sera un défi majeur en 2025, et identifient les compétences en IA (63 %) et en cybersécurité (58 %) comme les plus critiques pour leurs entreprises (Hot Tech Jobs in 2025). Cela s’explique par le fait que l’IA est vue à la fois comme une solution pour gagner en productivité (d’où des investissements massifs dans les outils AI, nécessitant des experts pour les mettre en œuvre) et comme une source potentielle de menaces nouvelles (d’où le besoin de spécialistes sécurité pour encadrer son usage et protéger les systèmes).

Parallèlement, le marché de l’emploi IT connaît un paradoxe : malgré quelques soubresauts conjoncturels (légère hausse du taux de chômage IT en février, signe d’un attentisme de certaines entreprises face aux incertitudes économiques (IT unemployment jumped in February despite AI hiring surge | CIO Dive)), les profils hautement qualifiés restent en pénurie. Les compétences liées au cloud, à la conteneurisation, au DevOps restent fortement demandées, surtout avec la complexification des stacks techniques. Les méthodologies comme DevSecOps ou les pratiques de Platform Engineering créent de nouveaux rôles (par ex. Platform Engineer, Site Reliability Engineer dédié aux plateformes internes) pour lesquels l’expérience à la fois en développement et en opérations est requise. De même, la montée du « Everything as Code » (infrastructure, sécurité, configurations traitées comme du code) fait appel à des développeurs capables de naviguer dans des environnements d’automatisation avancés. Cette convergence des compétences signifie que les professionnels doivent continuellement se former : un développeur back-end Java pourra se distinguer s’il connaît Kubernetes/Terraform, un spécialiste réseau aura intérêt à comprendre le scripting et l’automatisation, etc. Les tendances décrites dans cette revue – qu’il s’agisse de nouvelles technologies ou de méthodes de travail – ont donc un impact direct sur l’employabilité. Les technologies open source adoptées massivement (comme les nouveaux frameworks web ou Rust) voient leur écosystème d’outils et de jobs croître en conséquence. On peut s’attendre à ce que la diffusion de l’IA dans les outils de développement améliore la productivité individuelle, mais aussi qu’elle rehausse le niveau d’exigence sur les résultats : les développeurs seront encouragés à déléguer les tâches répétitives à l’AI pour se concentrer sur le conceptionnel et le métier, ce qui nécessite des compétences plus pointues en architecture et en résolution de problèmes complexes.

Sources

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