CARRIERE & EMPLOI, REVUE DE PRESSE

Revue de presse – Carrière & emploi dans le numérique (17–23 février 2025)

Recrutement : un début 2025 optimiste malgré le contexte

L’année 2025 démarre sous de bons auspices pour l’emploi IT en France. Selon le cabinet Robert Half, les embauches en CDI dans l’informatique pourraient progresser d’environ +7 % au premier semestre 2025 par rapport à mi-2024 (Emploi IT : forte hausse des recrutements attendue en France en 2025 | LeMagIT). Cette reprise des créations de postes intervient malgré un environnement incertain marqué par le retour en arrière de certaines grandes entreprises sur le télétravail, le défi d’intégrer les seniors ou encore l’arrivée massive de l’intelligence artificielle dans les organisations. Portées par l’innovation, les entreprises passent ainsi « d’un simple maintien des effectifs à la création de postes qualifiés », souligne Robert Half. La tendance ne se limite pas à l’Île-de-France : en région Occitanie, 8 000 emplois numériques ont été créés en 2023, faisant d’elle la 3ᵉ région la plus dynamique du pays, même si une pénurie persistante d’environ 2 000 professionnels y était encore observée fin 2024 ( Le Numérique et sa semaine des métiers en Occitanie, du 20 au 24 janvier 2025 – France Travail | francetravail.org). Les employeurs se montrent donc prudemment optimistes et anticipent des recrutements en hausse, en particulier sur les profils techniques et fonctions support les plus recherchés.

Salaires : des hausses modérées et des attentes nouvelles

Sur le plan des rémunérations, les études prévoient en 2025 des augmentations salariales plus mesurées que les années précédentes. D’après l’enquête Salary Budget Planning du cabinet WTW, la hausse médiane des salaires en France serait de 3,5 % en 2025, légèrement en dessous des +3,8 % accordés en 2024 (Emploi : les salaires pourraient être revalorisés de 3,5% en 2025, selon une étude : Actualités – Orange). Ce ralentissement relatif s’explique par un contexte économique exigeant, mais ces revalorisations restent au-dessus de l’inflation prévue. Dans les métiers du numérique, les salaires demeurent attractifs – notamment dans des domaines pointus comme le cloud, l’IA ou la cybersécurité – mais les employeurs cherchent à atteindre un « juste équilibre » entre la maîtrise des coûts et la fidélisation de leurs talents. Pour se démarquer sans entrer dans une surenchère permanente, beaucoup misent sur le “package” global (primes, avantages sociaux, qualité de vie) qu’ils offrent à leurs collaborateurs plutôt que sur le seul salaire fixe. Cette évolution des pratiques salariales traduit la volonté des entreprises de rester compétitives tout en répondant aux nouvelles attentes des professionnels du secteur.

Télétravail : l’hybride privilégié pour attirer et retenir

Alors que la période post-pandémie a vu certains employeurs réduire la voilure du travail à distance, le modèle hybride s’impose comme un compromis gagnant. « Alors que certaines entreprises reconsidèrent le télétravail, celles qui proposent une formule de travail hybride peuvent faire la différence », affirme le cabinet Robert Half (Emploi IT : forte hausse des recrutements attendue en France en 2025 | LeMagIT). En effet, côté salariés, le travail alternant présentiel et distant est perçu comme le plus efficace : 58 % des employés estiment que le mode hybride améliore leur productivité, bien davantage que le 100 % télétravail (46 %) ou que le tout-présentiel (41 %). Par ailleurs, plus de la moitié des actifs se déclarent aujourd’hui plus exigeants sur l’équilibre vie pro/vie perso qu’un an auparavant. Face à ces attentes, les entreprises comprennent qu’elles ont intérêt à conserver une certaine flexibilité. Nombre d’entre elles veillent à ne pas revenir brutalement en arrière sur les acquis du télétravail. En 2025, proposer un rythme de travail souple et adapté (quelques jours de télétravail par semaine, horaires aménagés) est ainsi devenu un levier clé de fidélisation des équipes, au même titre que la rémunération. Cette évolution s’inscrit dans une réflexion plus large sur l’organisation du travail, où la qualité de vie et la confiance priment de plus en plus dans la marque employeur.

Formation et reconversion : cap sur les compétences de demain

Pour faire face à la transformation rapide des métiers IT, entreprises et institutions misent sur la formation continue et la reconversion professionnelle. La montée en puissance de l’intelligence artificielle en est un révélateur : selon Robert Half, 44 % des entreprises prévoient de lancer des programmes de formation internes en IA en 2025, et 32 % d’envoyer leurs salariés en formation externe ou sur des plateformes d’e-learning (Emploi IT : forte hausse des recrutements attendue en France en 2025 | LeMagIT). L’objectif est clair : former les collaborateurs aux nouvelles compétences technologiques afin d’anticiper les besoins et d’augmenter la productivité sans exclure les employés existants. En parallèle, de nombreuses initiatives visent à attirer vers le numérique des publics encore éloignés du secteur. À Dijon, par exemple, la 4ᵉ édition de l’événement « La Voie des Talents » a proposé aux 600 visiteurs attendus un serious game baptisé “Tech it Easy” pour découvrir de façon ludique la diversité des métiers du numérique (Une initiative dijonnaise face à la pénurie de talents dans le numérique). « La gamification permet de rendre ces métiers plus accessibles en transformant des tâches techniques en expériences ludiques et interactives », explique Charlie Lassus, organisateur de l’événement et directeur du projet OFA du Numérique. De telles actions, combinant pédagogie innovante et orientation, entendent susciter des vocations et faciliter les reconversions vers un secteur en quête permanente de talents.

Pénurie de talents : tensions persistantes et nouvelles stratégies

Malgré ces efforts, la pénurie de profils qualifiés reste un défi majeur du marché de l’emploi numérique. Les indicateurs soulignent une tension durable entre l’offre et la demande de compétences. En région, la situation est parlante : l’organisation professionnelle Numeum estimait fin 2024 qu’en Occitanie, il manquait environ 2 000 experts du numérique pour pourvoir tous les postes disponibles, et ce malgré la croissance de l’emploi local ( Le Numérique et sa semaine des métiers en Occitanie, du 20 au 24 janvier 2025 – France Travail | francetravail.org). Au niveau national, les besoins non satisfaits se chiffrent en dizaines de milliers de postes, en particulier dans des filières comme la cybersécurité ou le développement logiciel. Les entreprises rivalisent donc d’initiatives pour élargir leur vivier de candidats. Partenariats et programmes spécialisés se multiplient : par exemple, l’opérateur de compétences Afdas (secteurs culture-création) a renouvelé cette semaine son partenariat avec l’Apec afin d’aider les entreprises à recruter et accompagner l’évolution de carrière des cadres, un levier jugé crucial alors que « près de la moitié des entreprises de [ses] branches ont des projets de recrutement dans les mois à venir » (L’Afdas et l’Apec renouvellent leur partenariat jusqu’en 2027 en faveur du recrutement et de la sécurisation des parcours professionnels des cadres | Afdas). D’autres misent sur le recrutement “hors des sentiers battus” en valorisant les profils atypiques, la mixité et la formation de juniors. Dans l’ensemble, la profession s’accorde à dire que combler la pénurie passera autant par la montée en compétences des actifs en poste que par l’intégration de nouveaux talents issus de filières alternatives (bootcamps, reconversions, mobilités internationales, etc.).

Ouverture internationale : entre incertitudes et initiatives globales

Au-delà de nos frontières, les tendances de l’emploi tech reflètent ce même équilibre entre optimisme et vigilance. Aux États-Unis, après les vagues de licenciements de 2022-2024, les derniers chiffres montrent un marché en cours de réajustement : le taux de chômage des informaticiens est remonté à 2,9 % en janvier (contre environ 2 % fin 2024), tandis que les offres d’emploi IT ont paradoxalement augmenté sur la même période (US : Chômage et offres d’emploi IT en hausse en janvier 2025 – WordPress). Cela suggère que, malgré les restructurations, la demande de compétences tech reste soutenue outre-Atlantique, avec un possible décalage temporel entre destructions et créations de postes. En Europe, l’actualité met en lumière des initiatives de recrutement d’ampleur inédite. Ainsi, le Talent Arena organisera sa première édition à Barcelone du 3 au 5 mars 2025, en marge du Mobile World Congress. Pas moins de 15 000 spécialistes du numérique (développeurs, experts IA, cybersécurité…) y sont attendus dans ce qui s’annonce comme l’un des plus grands salons de recrutement tech en Europe (Recrutement tech grand format à l’occasion du salon mondial du mobile 2025 à Barcelone – La Revue du Digital). L’événement prévoit même la participation de figures emblématiques du secteur – comme Steve Wozniak (cofondateur d’Apple) ou Garry Kasparov – témoignant de l’enjeu stratégique que représente désormais la chasse aux talents numériques à l’échelle mondiale. Entre le rebond du marché américain et les initiatives européennes pour connecter talents et employeurs, la scène internationale confirme que le secteur du numérique, en France comme ailleurs, évolue dans un marché de l’emploi sous haute tension, où les professionnels qualifiés sont plus que jamais courtisés.

Sources : médias et références de la semaine

3 commentaires

  1. Article bien documenté, merci.

  2. Un plaisir de lire vos articles.

  3. Merci pour cette mise au point.

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